Le rez-de-chaussée de l'immeuble ressemblait à tous les rez-de-chaussée d'immeubles de bureaux. Bien que sans ascenseur. Ce qui pour un immeuble d'au moins quinze étages était plutôt hors du commun. Juste en face de l'inexistante cage d'ascenseur se trouvait un comptoir. Derrière celui ci se trouvait la réceptionniste. Sur la droite de tout ça, une porte menant à l'escalier. Dans les bureaux aux portes ouvertes on pouvait distinguer des écrans d'ordinateurs derrière lesquels tout un monde s'affairait. Il y avait un grand type brun, l'air rieur et sympathique assis sur son bureau en train de discourir avec un fort accent tunisien sur je ne sais quel thème n'ayant certainement aucun rapport avec son travail. La réceptionniste était fort jolie. Je lui demandais donc mon chemin. Elle me regarda d'un air froid et distant gardant les yeux rivés sur un livre sans même lever la tête. J'eus l'impression de n'avoir plus qu'à aller me noyer dans les toilettes les plus proches en n'oubliant pas de tirer la chasse et de nettoyer la lunette, après, afin de ne pas laisser de trace de mon passage. Venant chercher un café, le grand type brun, après m'avoir demandé si j'en voulais un, m'indiqua l'escalier d'un air très amical. Je passais donc la porte, pour me retrouver dans une salle circulaire, avec un poteau central. Au sol étaient dessinées des marches. Je fis demi tour, mais impossible d'ouvrir la porte sur laquelle était écrit « rez-de-chaussée». Je fis le tour de la pièce en sens inverse des aiguilles d'une montre, et de nouveau devant la même porte et je m'aperçus que dessus était écrit « niveau -1 ». J’essayais donc de l'ouvrir, impossible. Je réfléchis et décidais de faire cette fois le tour dans le sens des aiguilles d'une montre. Une fois devant la porte, je m'aperçus qu'il y avait de nouveau écrit « rez-de-chaussée». Mais toujours impossible d'ouvrir. Je décidais donc de continuer dans ce sens, et d'essayer les différents étages. Chaque fois l'inscription de la porte changeait. « 1er étage », « 2ème étage », et ainsi de suite. Mais impossible d'ouvrir la porte. Au quinzième étage, la porte s'ouvrit. Je me retrouvais alors au même endroit. Le comptoir, l'inexistante cage d'ascenseur, la machine à café. Par contre, Les employés travaillaient toujours, mais ils n’avaient plus de visage, sous leur chevelure indifférenciable se trouvait une surface faite uniquement de peau. Je fus surpris de voir la réceptionniste m'accueillir avec un grand sourire. Nous avons discuté quelques temps, puis le quinzième étage se trouvant au rez-de-chaussée, nous sommes sortis dans la rue pour aller prendre un café. En partant je vis dans un coin du quinzième étage, le grand type brun, l'air méchant et frustré, un bouquin porno à la main en train de se branler derrière un placard.
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