Les chroniques du désordre (1992-1995)

Ça a bien commencé pour mieux finir. Partagés entre aller de travers ou continuer n'importe comment, les habitants du 6 rue Picnic devaient enfin prendre une décision. Et ils la prirent chacun de leur côté. Sans aucune concertation. Preuve déconcertante de l'état fusionnel dans lequel ils essayaient en vain d'expérimenter les principes fondamentaux de la fission. L'homo sapiens à la masse critique pourtant atteint, Rien! La réaction zéro! L'énergie noire pourtant au seuil maximum sur l'échelle de la haine ne pouvait contrer la force gravitationnelle des dépendances névrotiques. Le temps c'était arrêté. Les colocataires avaient dépassé l'horizon évènementiel de l'habitude! La singularité avait eu raison de Champvallon.

Quand tout à coup et malgré les parsecs de vide inter-cérébral les séparant, le spin de décision fit un angle de 180 degrés pour chacun d'eux au même instant thé. Le verdict tomba d'une voix : "ça ne peut plus durer! Il faut qu'à partir de maintenant nous commencions à ne rien changer du tout!".

Le temps n'eut pas la peine de s'arrêter, il était lui même déjà devenu idiot.

 
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