le vieux

 

d'aussi loin que l'on pouvait se rappeler il avait toujours été là, fixant le bas de la rue sans bouger.

Il avait travaillé toute sa vie dans la petite usine près de l'ancienne voie ferrée à la sortie du village.  Mais tous les midis pendant la pause, tous les soirs jusque dès fois tard dans la nuit, tous les week-ends et pendant toutes ses vacances, il s'asseyait sur ce banc et regardait fixement le bas de la rue sans bouger.

Depuis dès années maintenant il était en retraite,  et ne quittait son banc que pour allez dormir.  Certains s'asseyaient des fois à coté de lui pour causer un peu, il répondait poliment sans arrêter de fixer le bas de la rue.

Qu'il vente, qu'il neige, qu'il pleuve, par n'importe quel temps il était sur son banc du matin très tôt  au soir très tard fixant le bas de la rue sans bouger.

Cela faisait bien une semaine qu'il ne rentrait même plus se coucher. Depuis une semaine il était là, adossé au mur, sur son banc, fixant le bas de la rue sans bouger.

C'est l'odeur qui alerta les passants. Dans sa maison on ne trouva qu'une table, une chaise, un petit lit, une armoire avec quelques affaires.

Et dans sa poche un bout de papier jaunie par les décennies, usé par les doigts. Les lectures incessantes avaient effacé l'encre, mais on pouvait encore deviner les deux derniers mots écrit d'une main féminine : "attends moi".

 

 

 
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