Elle est toujours là, seule, attendant paisiblement et patiemment dans un coin sombre et humide de rendre service.

Bien sûr avec le temps quelques fissures apparaissent, une poignée a disparue et l'autre est fendue.

On lui donne aussi parfois des coups de pied pour se défouler, mais s'ils en ont besoin...

On la cache car elle empeste et est sale.

Elle fait honte et souvent on se moque d'elle.

Mais elle est fière de faire son travail sans plainte ni remord.

Une fois par semaine, on la sort en la traînant sans ménagement à une heure tardive dans l'espoir de ne pas être vu en sa compagnie.

Au petit matin, son chapeau est jeté négligemment par terre, deux mains gantées l'attrapent violemment, elle est renversée sans ménagement au cul d'un camion, jetée sur le trottoir, puis ramenée dans le coin sombre et humide du débarras, avec peut être une fissure naissante. Là, seule, elle continue gentiment à servir les habitants de la maison.